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Champagne !

La mondialisation est terminée

mercredi 1er mars 2006, par Frédéric PONCET

L’adoption d’une Charte des Droits des marins par l’OIT et la mise en œuvre d’une taxe internationale sur les billets d’avion, sont les deux premiers actes qui enterrent ce qu’on a appelé la "mondialisation".

En fait, la "mondialisation", c’est-à-dire la théorie fumeuse d’un grand marché mondial, est morte il y a plus d’un an, quand les déséquilibres du commerce extérieur chinois sont devenus un problème pour le monde entier, que ce soit ses exportations de textile ou ses besoins en acier et en énergie.

Nous entrons maintenant dans la phase concrète de "l’après-mondialisation". Elle est toujours, d’une certaine façon, une mondialisation : celle de l’harmonisation sociale et de l’impôt.

Les critiques qu’on pourra entendre sur ces deux actes sont parfaitement justes : la taxe sur les billets d’avions est dérisoire par rapport aux besoins à couvrir ; et la Charte des Droits des marins est bien faible et sera bien difficile à faire appliquer.

Tout cela est vrai, mais ce qui m’importe est qu’il y a un changement de logique. Un renversement.

Allez, champagne quand même.


"Seule compte la démarche. Car c’est elle qui dure et non le but qui n’est qu’illusion du voyageur quand il marche de crête en crête comme si le but atteint avait un sens."

Saint Exupéry, Citadelle.

Messages

  • La mondialisation est loin d’être morte. Elle atteind simplement un nouveau stade de son développement, et il ne convient pas d’être optimiste sur celui-ci pour de prétendues avancées telles que cette fumeuse taxe sur les billets d’avions. Les déséquilibres économiques, engendrés par la croissance quasi anarchique de l’économie chinoise et d’autres pays dits émergeants (Inde et Brésil en autres) ainsi que par le retour sur les marchés mondiaux des anciens pays du bloc de l’Est, ne peuvent donner lieu à réjouissance.
    Le textile chinois ? Il s’importe toujours et n’est déjà plus le problème des européens qui ont depuis longtemps actés la mort de cette industrie chez eux. Il est par contre celui du Maghreb, vraie victime du dynamisme asiatique. Vae victis !
    La course aux matières premières ? Elle profite aux multi-nationales de l’énergie et de la sidérurgie dont les profits n’ont jamais été aussi forts depuis la fin du XIXe siècle. Les grandes manoeuvres boursières (fusions et OPA) témoignent d’une vitalité retrouvée pas d’un déclin.
    Ces problèmes n’en sont pas pour les vrais acteurs de la mondialisation, à savoir les multinationales. Les Etats ont beau rejouer le vieil air du patriotisme ou essayer de surfer sur la mode "boboèsque" de l’alter-mondialisme, ils n’ont plus la main depuis fort longtemps ; l’économie seule dicte ses règles, celles d’une guerre mondiale qui ne dit pas son nom.
    La mondialisation n’est pas terminée, ce sont les règles établies à Bretonwood qui en finissent de s’effacer, et avec elles le reste d’armonie entre le politique (le social ?) et l’économique. Le grand marché mondial va plein pot en suivant sa logique qui veut que tout soit à vendre, à acheter, à jeter. Les matières, les produits, les idées, les hommes, réduits à l’état de mains sans conscience, ou de cerveaux sans constance.
    La seule manifestation tangible du politique aujourd’hui, c’est dans la surenchère guerrière qu’il faut la chercher. C’est là l’unique alternative à la mondialisation marchande. C’est aussi la seule façon de mobiliser les masses. Faut-il s’en réjouïr ? Chiche ! Champagne !

  • Finalement ce que vous condamnez c’est le capitalisme pourtant c’est le seul moyen jusqu’à présent que l’homme ait trouvé pour avance(r) puisqu’il fait écho à sa quête permanente de nouveaux besoins dans le but ultime d’un bonheur impossible à trouver. Le capitalisme n’est pas forcément mauvais c’est la moralité des hommes qui le pratique(nt) qui est à changer.

    • Cher JF Christophe,

      avant de valider la publication de cette réponse, j’ai dû la réécrire en caractères minuscules, avec des majuscules en début de phrases. Je considère qu’écrire tout en majuscules est une impolitesse à l’égard du lecteur.

      Ce serait gentil, à l’avenir, de m’éviter ce genre de travail (ceci vaut pour tout le monde).