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Chronique de la révolution en cours
Phase 3 : le peuple est dans la rue
mardi 7 avril 2015, par
Le titre de cet article peut sembler surréaliste. A ce jour, le peuple est "devant", ou plutôt derrière, son poste de télévision. J’écrivais ici le 5 février : "Mais la décision irresponsable de la BCE d’expulser la Grèce de la zone euro, va avoir des conséquences lourdes. Dans les semaines qui viennent, le peuple sera dans la rue." J’anticipais sans doute trop sur la "fermeté" des dirigeants européens. Les négociations avec le gouvernement grec leur ont peut-être permis de redescendre sur terre, et de se rappeler certaines vérités notamment quant aux relations entre débiteurs et créanciers.
Je poursuivais ainsi : "Je n’ai guère le temps de développer ici de façon très élaborée. Mais les dirigeants européens ont été pris de panique par la victoire de Syriza en Grèce, qui n’est d’ailleurs que la conséquence de leur fuite en avant pour maintenir les règles d’un système d’enrichissement des capitalistes financiers au détriment de tous.
Ils réagissent donc dans l’urgence, de la façon la plus absurde qui soit : ils croient mettre la Grèce en difficulté car ils raisonnent en comptables, non en politiques. En réalité, la Grèce est gagnante car elle va retrouver sa souveraineté monétaire. Dans six mois, elle aura retrouvé la croissance et le gouvernement de Tsipras tiendra ses promesses au peuple grec.
Le reste de l’Europe, par contre, va souffrir. Les banques, dans un premier temps. Les gouvernements vont immédiatement réagir en transférant les pertes des banques sur le peuple - d’une manière ou d’une autre.
Et le peuple, tout lobotomisé qu’il soit, réagira de la seule façon qu’il ait de le faire : en sortant dans la rue.
La suite risque d’être marquée par des épisodes violents, car la réaction sera hystérique. Mais, pour l’instant, les réactions de la caste dirigeante européenne ont souligné l’indigence de sa pensée plus qu’autre chose."
Le choix par le gouvernement grec de chercher un compromis plutôt que d’aller droit à une confrontation, aura permis au moins de remettre les pendules à l’heure. Il commence à se murmurer, voire à se dire, qu’il n’est sans doute pas très sage d’expulser la Grèce de la zone euro. Voir l’article de la Tribune en suivant le lien ci-dessus. Qu’en pensent les financiers Allemands ? Il semble qu’ils campent sur leurs positions. Mais Angela Merkel n’est sans doute pas une idiote. Elle choisira de maintenir la Grèce dans la zone euro -pour sauver l’euro, et le projet européen- et devra donc accepter de voir le gouvernement de Tsipras mettre en oeuvre la politique pour laquelle il a été élu.
C’est une véritable "boîte de Pandore" qui va s’ouvrir : car le caractère soit-disant inéluctable de l’austérité que l’oligarchie a imposé partout en Europe va apparaître comme un leurre. Les peuples d’Europe vont sortir de leur léthargie. Les socialistes français eux-même, qui pour l’instant souhaitent encore l’échec de Syriza pour valider leurs propres renoncements, vont se découvrir finalement leurs plus fervents supporters... il va y avoir du sport !
J’écrivais le 5 février : "Le peuple peut gagner". Il va gagner.
Ajout du 2 juin 2015 : l’expression d’Alexis Tsipras dans Le Monde, et l’analyse qui en est faite dans La Tribune par Romaric Godin, rejoignent ma position. Voir http://www.lemonde.fr/economie/arti... et http://www.latribune.fr/economie/un....
Voir en ligne : http://www.latribune.fr/economie/un...
Le temps est venu pour les peuples d’Europe de dire à leur tour, aux Claude Juncker et Cie : "dégage !"
Je fais aujourd’hui le pari qu’ils vont le faire. Sans doute d’abord en Espagne, et qui sait en Allemagne ? mais je ne parierai même pas sur l’ordre. Il est sans importance.